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Quel foret pour percer le métal ? Les métaux se percent avec des forets à métaux en acier rapide HSS. Ils sont de forme hélicoïdale et leur pointe est taillée avec un angle d'attaque spécial pour entamer l'acier. N'utiliser que des forets de bonne qualité ; ils sont plus chers mais ils sont plus précis, plus rapides, ils donnent un perçage net et ils durent beaucoup plus longtemps que des forets ordinaires. Les meilleurs forets sont taillés par meulage ou fraisage, tandis que les forets ordinaires sont fabriqués par forgeage ou étirage. Percer les métaux 1/ Percer les métaux avec une perceuse ayant une vitesse lente : 1000 à 1500 tours par minute. 2/ Choisir un foret à métaux de qualité. 3/ Marquer au pointeau le point de perçage et fixer très fermement la pièce à percer. 4/ Percer en gardant la perceuse toujours dans le même axe : l'idéal est de disposer d'une perceuse sur support vertical. Percer laiton et zinc à sec. Lubrifier le foret pendant le perçage de l'acier, du cuivre et du plomb : quelques gouttes de pétrole ou de mélange huile et eau. Percer la fonte émaillée La fonte se perce assez facilement à vitesse lente (1000 tr/mn), mais avec la fonte émaillée le problème est de ne pas éclater l'émail : 1/ Utiliser un foret à béton neuf à pastille au carbure de tungstène et percer comme un carrelage. 2/ Coller un morceau d'adhésif transparent sur le point de perçage. 3/ Poser le foret et commencer à percer très lentement avec une perceuse à variateur. 4/ Lorsque l'émail est percé, utiliser un foret à métaux pour finir. Attention ! bien percer dans le même axe pour ne pas écailler les bords émaillés du trou. Scier les métaux On scie les barres, tubes et profilés métalliques avec une scie à métaux. Elle est formée d'un cadre en "U" avec une poignée, et d'une lame. Celle-ci doit être en bon état, affûtée et sans trace de rouille. Bien la tendre sur la monture, dents vers l'avant (on scie en poussant et non en tirant). La pièce à scier étant fermement fixée, scier en poussant la scie, bien droit, dans un mouvement régulier et assez lent, sans trop appuyer. La main droite (pour les droitiers) tient la scie, la main gauche, à l'avant, la dirige. Des trucs de sciage Parfois une pièce métallique à scier est d'accés difficile. On dispose de quelques outils ou techniques : 1/ La scie à métaux à guichet : une lame pointue avec une poignée revolver. 2/ Une monture permettant l'utilisation en lame "libre". 3/ Une scie de voleur : petite poignée droite qui tient la lame ou un bout de lame. 4/ On peut retourner la scie sur la monture pour scier en tirant. 5/ On peut aussi placer la lame sens dessus-dessous, sur la monture, après l'avoir passée au-dessus de la pièce à scier. 6/ Scier avec une lame nue tenue avec un gant. Découper la tôle On découpe la tôle mince avec une cisaille à tôle qui s'emploie comme une paire de ciseau mais la tôle se tord obligatoirement lors de la découpe. Pour obtenir une découpe nette, on évite de fermer complètement la cisaille. Pour les découpes en courbes, utiliser une cisaille à chantourner, à machoires plus longues et plus fines. Un autre outil est la cisaille grignoteuse : elle donne une coupe plus nette et ne tord pas la tôle, en revanche, elle est beaucoup moins rapide et elle découpe une petite bande de tôle qui est perdue. Plier de la tôle On peut plier assez facilement une tôle mince : 1/ Marquer la pliure, sur les deux faces de la tôle, avec une pointe à tracer. 2/ Maintenir la tôle de façon que la ligne de pliure soit au bord d'un angle bien net (un bord de table ou d'établi muni d'une cornière, un tasseau de bois dur, un étau à larges mâchoires...). 3/ D'abord à la main, puis avec un maillet en caoutchouc ou en bois, plier la tôle le long de l'arête, à l'angle souhaité. 4/ Pour plier en arrondi, marteler l'angle de pliage sur un tube, serré dans un étau. Assembler les métaux Pour assembler les métaux, on utilise trois techniques : 1/ La soudure ou brasure. C'est un assemblage définitif. Il peut aussi assurer l'étanchéité de la jonction. 2/ Le rivetage avec des rivets à marteler ou avec des rivets à poser à la pince. C'est un assemblage permanent, très utilisé dans le travail de la tôle. 3/ L'assemblage par vissage ou boulonnage. Il permet le démontage des pièces assemblées. Souder à l'étain La soudure à l'étain est un brasage tendre. Les deux pièces à assembler peuvent être de même métal ou de métaux différents. On les colle avec un métal d'apport qui a une température de fusion plus basse qu'eux : l'étain. C'est un assemblage à tenue mécanique assez faible (5 kg/mm2). Selon la dimension des éléments à souder, on les chauffe avec un fer à souder électrique, un fer à souder à gaz, une lampe à souder ou un chalumeau. La température à atteindre est de 300 à 400C ; on chauffe les pièces mais pas le métal d'apport. Braser Le brasage est une technique identique au soudage à l'étain, mais il a une résistance de 40 à 50 kg/mm2. On brase la plupart des métaux à la brasure à l'argent entre 600 et 650 C. Pour le cuivre, on utilise aussi de la brasure au cuivre à 750 C et pour l'aluminium il faut de la brasure aluminium (500 C). 1/ Les deux pièces à assembler étant dégraissées et bien jointives, les chauffer au chalumeau. 2/ Poser la brasure au joint des 2 pièces. Si la température est bonne, la brasure fond et pénètre dans le joint par capillarité. La soudure autogène La soudure autogène sert à assembler des pièces d'acier. On les chauffe jusqu'à fusion du métal, à plus de 3000 C. Le joint entre les deux est fait à la fois de leur propre métal fondu et d'un métal d'apport (de l'acier en baguette). Utiliser un chalumeau oxy-acétylénique ou un poste à soudure à arc électrique. Cette soudure est très résistante (aussi résistante que l'acier lui-même). On l'utilise aussi pour recharger en métal des pièces en acier usées. Poser des rivets à tête ronde 1/ Bien positionner les pièces à assembler et les percer ensemble au diamètre du rivet à poser. Si les pièces sont déjà percées, faire coïncider les trous (éventuellement repercer au diamètre du trou le plus grand). 2/ Enfiler le rivet, par dessous et poser l'ensemble sur une cale de bois dur : la tête ronde du rivet, en appui sur la cale. 3/ Marteler, par de petits coups en biais, l'autre bout du rivet, afin de refouler le métal et de lui donner une forme bombée. 4/ Former la tête du rivet à la bouterolle (un petit outil à tête en cuvette). Poser des rivets aveugles "Pop" Le rivet aveugle, plus connu sous la marque "rivet Pop", permet d'assembler des pièces de métal de faible épaisseur, sans qu'on ait accès aux deux faces. 1/ Après avoir percé, au diamètre choisi, les deux tôles (ou profilés minces) à assembler, faire coïncider les trous. 2/ Placer le rivet sur la pince à riveter. 3/ Enfiler le rivet dans le trou et serrer la pince. Elle expanse le rivet, à l'arrière, en assurant l'assemblage. 4/ Lorsque le rivetage est fait la pince casse automatiquement la queue du rivet. Enlever des rivets Il faut parfois enlever un rivet d'assemblage. Qu'il s'agisse d'un rivet à tête ronde ou d'un rivet "Pop", les techniques possibles sont les mêmes : 1/ Avec un burin plat, bien affûté, couper la tête du rivet puis chasser son corps avec un chasse-goupille. 2/ A la perceuse, avec un foret de diamètre un peu inférieur à celui du rivet, percer au centre du rivet. Eliminer ensuite les morceaux restants. 3/ A la lime ou à la meuleuse, limer la tête du rivet puis chasser le corps au chasse-goupille. Assembler par boulonnage Pour assembler des éléments métalliques de façon solide, mais démontable, on les boulonne. Un boulon peut avoir une tête hexagonale, ronde fendue, fraisée fendue, creuse à 6 pans...dans toute une gamme de longueurs et de diamètres. Il est, en général, accompagné d'un écrou au même pas de vis. Cet écrou peut être à 4 ou 6 pans, borgne (plus décoratif) ou à oreilles pour un démontage rapide. Boulons et écrous courants sont en acier ou en acier zingué. On utilise aussi des boulons en acier inoxydable, en laiton ou en nylon. Choisir une rondelle Les rondelles ont différentes fonctions : faciliter le démontage, empêcher le desserrage ou éviter que le boulon ne pénètre dans le matériau. Choisir entre les modèles selon les besoins : 1/ Rondelle plate étroite : la plus simple. 2/ Rondelle plate large ou extra-large : pour matériaux fragiles. 3/ Rondelle épaisse : pour compenser un dénivellé ou comme rondelle de friction dans une articulation. 4/ Rondelle Grower, de mécanicien : pour empêcher le desserrage. 5/ Rondelle éventail, de menuisier : pour empêcher le desserrage sur métal tendre ou sur bois. Débloquer un boulon Pour débloquer un boulon très serré ou grippé, on peut utiliser diverses méthodes : 1/ Appliquer sur le boulon du liquide dérouillant-dégrippant liquide dérouillant-dégrippant et attendre plusieurs minutes l'action du produit. 2/ Utiliser une clé plate de bonne dimension et taper sur la clé avec un marteau. Donner de petits coups tantôt dans le sens du serrage, tantôt dans le sens du desserrage. 3/ Allonger la clé par un morceau de tube d'acier afin de disposer d'un grand bras de levier qui multiplie la force d'action. 4/ Chauffer le boulon au chalumeau jusqu'à le porter au rouge puis profiter de l'effet de la dilatation pour le desserrer. Supprimer un boulon rouillé Il arrive qu'un boulon soit tellement rouillé qu'on ne peut le desserrer, il faut le supprimer avec l'une des méthodes suivantes : 1/ Fendre la tête du boulon à la scie, puis la faire éclater au burin de mécanicien en écartant la fente, puis en soulevant les deux moitiés de tête. 2/ Avec une scie à métaux permettant d'araser : couper la tête du boulon à ras. 3/ Meuler à la meuleuse électrique la tête du boulon. Dans tous les cas, une fois la tête du boulon supprimée, sa tige tombe très facilement. Limer les métaux Pour retoucher la forme d'une pièce métallique, on utilise couramment une lime. 1/ Utiliser une lime adaptée. 2/ Fixer solidement la pièce à limer pour qu'elle ne vibre pas. 3/ Tenir fermement le manche de la lime de la main droite (pour un droitier). 4/ Tenir l'extrémité de la lime entre le pouce et l'index de la main gauche. 5/ Limer dans un mouvement régulier de va-et-vient, assez lent. La main gauche sert à doser la pression et à diriger la lime. Attention ! on lime en poussant, inutile d'appuyer en tirant. Choisir une lime Une lime est une lame d'acier striée dont chaque striure arrache un peu de métal. Choisir selon plusieurs critères : 1/ La forme : plate, ronde, mi-ronde, triangulaire, barrette, couteau etc. selon la forme à limer. 2/ La longueur de lame : 100 à 400 mm. 3/ La grosseur de denture (plus la denture est grosse plus elle enlève de métal) : bâtarde, douce ou mi-douce. La grosseur de la denture est relative à la longueur de lame : une lime douce de 350 mm a une denture plus grosse qu'un lime douce de 150 mm. Attention ! ne pas confondre lime de mécanicien et lime d'affûtage. Décrasser une lime Les limes à métaux s'encrassent quand on lime un métal qui a été graissé ou si on lime des métaux tendres (cuivre, aluminium, plomb...). 1/ Brosser la lime avec une brosse métallique (une carde) en laiton. 2/ Au besoin faire tremper la lime dans le pétrole pendant quelques heures et brosser. 3/ En cas d'encrassage très fort, utiliser de l'acide qui dissout les limailles de métal : acide nitrique pour le plomb, l'étain et le cuivre ; acide azotique pour le fer ; acide sulfurique pour le zinc. Manipuler l'acide avec grandes précautions. Vérifier l'état d'une meule Un touret à meuler électrique ou manuel permet de meuler et d'affûter. Sa meule tourne à très grande vitesse et elle subit de gros efforts. Il faut donc qu'elle soit en bon état et ne risque pas d'éclater, ce qui peut être très dangereux. Il s'agit d'une meule vitrifiée, constituée de grains abrasifs agglomérés. Pour en contrôler l'état : la démonter, passer dans son trou une ficelle et la tenir suspendue. Taper dessus avec une clé plate : si la meule n'est pas fêlée, elle donne un son clair, presque comme du verre. |